40 ans d'histoires à succès : Lucie Vaillancourt et CHU Sainte-Justine

10.10.2019
L’envers du décor

Loin du glamour des espaces savamment décorés, colorés et éclairés d’un restaurant en vogue ou d’un hôtel luxueux, les projets d’architecture nécessitant une grande expertise technique n’en sont pas moins gratifiants pour leurs concepteurs. Petite visite dans ce secteur moins connu de la profession avec le CHU Sainte-Justine.

Lucie Vaillancourt, architecte associée chez LemayMichaud, passe plusieurs heures par semaine le nez plongé dans le Code du bâtiment. Plutôt que de choisir l’emplacement des luminaires d’un bar, elle s’assure par exemple que la distance pour atteindre les issues de secours est conforme aux codes ou que l’intégrité des séparations coupe-feu est respectée. Ennuyeux? Loin de là! Car corriger des situations dangereuses ou trouver des solutions à des problèmes qui semblent insolubles, ça fait toujours un petit velours.

Le travail de supervision du contrôle de la qualité d’un projet au fil des différentes phases, du respect du mandat octroyé par le client, des budgets et des échéanciers établis est un aspect qui n’est pas souvent mis en lumière. « Ce volet du travail de notre firme est moins connu, dit Mme Vaillancourt. Les gens pensent qu’on fait principalement de l’aménagement intérieur, mais on mène également des projets complexes, dont certains demandent beaucoup d’expertise technique. Même après 35 ans, ça me fascine encore! »

Par exemple : le tout récent rehaussement de six étages de l’Hôtel Germain à Montréal, effectué sans grue, et donc sans besoin de fermer une rue. Un défi technique pour toute l’équipe de construction. « Évidemment, dans des projets de cette envergure, il y a beaucoup de gens d’impliqués, note-t-elle. Quand c’est réussi, c’est grâce à tout le monde. »

Réussite en milieu hospitalier

Les défis ont aussi été de taille dans la quarantaine de projets de réaménagement réalisés au CHU Sainte-Justine, à Montréal, de 2000 à 2016. Salles de rayons X, d’angiographie, d’IRM : travailler en milieu hospitalier impose plusieurs contraintes. « On doit intégrer beaucoup d’équipement très sophistiqué, et quand on ouvre les plafonds ou les puits mécaniques, on découvre un réseau complexe de conduits divers… Les vides sont tellement pleins, ça demande beaucoup d’imagination et de coordination avec les ingénieurs et le service technique du bâtiment pour arriver à des solutions. Il faut aussi travailler vite, car les locaux temporaires où sont relocalisés les services sont moins fonctionnels. »

« Même dans les aspects plus techniques du travail d’architecte, c’est toujours l’humain qui prime. Sa sécurité, sa santé… mais aussi son bonheur. »

L’objectif ici est de créer des espaces pratiques malgré leur petite superficie, qui permettent aux médecins et au personnel soignant d’être pleinement efficaces. En la matière, le projet de modernisation de l’Unité de retraitement des dispositifs médicaux (URDM) du CHU Sainte-Justine fait figure de modèle pour les établissements qui songent à rénover leurs installations désuètes. « Pas parce que c’est beau, mais parce que c’est hautement fonctionnel », précise Mme Vaillancourt. C’est dans cette unité que les instruments utilisés pour les chirurgies et les examens sont nettoyés, décontaminés, réassemblés, réemballés puis stérilisés, et enfin prêts à être réutilisés.

Même dans les aspects plus techniques du travail d’architecte, c’est toujours l’humain qui prime. Sa sécurité, sa santé… mais aussi son bonheur. « Les médecins nous disent souvent à quel point ils sont heureux des espaces qu’on a conçus pour eux, ils trouvent que tout est bien pensé. » Aider les gens à mieux travailler et à se sentir bien dans des endroits où ils passent plus de 2000 heures chaque année, ça aussi, c’est valorisant.

Des nouvelles de nous