Q. Bonjour Richard ! Vous avez récemment rejoint l’équipe de LemayMichaud en tant que directeur du bureau d’Ottawa et en tant qu’architecte. C’est un sacré défi !
RS « Absolument ! J’ai vraiment été attiré par le défi de bâtir l’équipe et de la voir grandir. Depuis mon arrivée, j’ai eu la chance d’être intégré à un groupe de personnes incroyables – toutes très talentueuses et solidaires. C’est stimulant de participer à façonner l’avenir de notre équipe d’Ottawa. De plus, LemayMichaud jouit d’une excellente réputation et apporte une saveur unique à Ottawa. Étant une firme d’architecture et de design d’intérieur dans une ville gouvernementale, cela amène un vent nouveau. Comme la ville croît dans les secteurs public et privé, il y a énormément de potentiel pour construire quelque chose de nouveau ici. »
Q. En parlant de « construire quelque chose de nouveau », quelles sont vos ambitions à court et à long terme pour ce bureau ?
RS « Pour le moment, il s’agit de prendre le temps de poser des bases solides et de poursuivre toutes les opportunités intéressantes ! Nous nous intéressons à une grande variété de mandats dans la région. Toutefois, nous n’hésiterons pas à travailler ailleurs au Canada si ça nous semble intéressant. LemayMichaud possède de fortes spécialisations et ce bureau permettra d’étendre cette expertise à la région d’Ottawa. À long terme, l’objectif est d’être pleinement ancré à Ottawa et ses environs. D’ici là, nous aurons assurément grandi en taille, nous nous serons spécialisés dans une poignée de secteurs et bénéficierons d’une expertise encore plus pointue.
Chez LemayMichaud, nous fonctionnons comme un collectif au sein duquel chaque professionnel et chaque bureau se soutiennent de façon transversale, de sorte que l’éventail des expertises diversifiées est bénéfique à l’ensemble de l’équipe. À cet égard, j’espère que l’expertise que nous développons au sein de l’équipe d’Ottawa servira à nos bureaux de Montréal et de Québec de façon plus importante dans l’avenir. »
Q. Ottawa étant la capitale du Canada, il y a beaucoup de bâtiments historiques et institutionnels, représentent-ils un défi spécifique ou non?
RS « Certainement – il y a beaucoup de bâtiments historiques et beaucoup d’entre eux sont importants aux yeux du public, et certains sont sujets à controverse. Mais dans ces cas spécifiques, il pourrait s’avérer nécessaire de faire appel à un spécialiste du patrimoine ou de réunir la bonne équipe pour gérer les différents enjeux. »
Q. Vous avez rejoint le bureau LemayMichaud à Ottawa pendant la pandémie de la Covid-19, mais comme plusieurs, vous avez sûrement pensé à « l’après Covid ». Quelle est votre vision du marché d’Ottawa dans l’avenir ?
RS « Comme vous l’avez mentionné, nous vivons actuellement une période très particulière. Nous avons tous été cloîtrés à la maison pendant plusieurs mois. À présent, nous avons envie de vivre la ville à nouveau, d’aller au restaurant, au spa, ou encore d’aller en voyage et de séjourner à l’hôtel. Dès que les choses seront vraiment de retour à la normale, je pense qu’il y aura une forte demande pour ces types d’espaces basés sur l’expérience qui apparaîtront partout.
À long terme, Ottawa a énormément de potentiel. Depuis mon arrivée ici il y a presque 20 ans, la ville est presque méconnaissable. Il y a beaucoup de nouveaux bâtiments et des rénovations qui sont vraiment de classe mondiale, des nouveaux restaurants incroyables et une scène artistique en pleine essor.
Je suis convaincu que tous ces aspects vont se renforcer. Avec une discussion grandissante sur le changement climatique et le rôle qu’y joue l’architecture, je vois Ottawa ayant un rôle de chef de file au niveau fédéral, mais aussi dans le secteur privé pour créer des bâtiments résilients. »
Q. Vous mentionnez le rôle de l’architecture dans les discussions sur le changement climatique. La durabilité est-elle un défi récurrent aujourd’hui ?
RS « C’est de loin l’un des plus grands défis de conception pour nous aujourd’hui et pour les générations futures. J’ai la ferme conviction qu’il faut concevoir une architecture durable par défaut, et non comme une « fonctionnalité » ou un « ajout ». En tant que concepteurs, nous avons la responsabilité de travailler de façon durable pour les générations futures.
Les enjeux du changement climatique, de la sécurité alimentaire et de la dépendance énergétique sont sérieux et la pandémie a mis en évidence de nombreuses failles dans notre système, au niveau local et mondial. La solution est plus complexe que de d’installer un panneau solaire sur un bâtiment ou d’implanter des éoliennes. En fait, les mesures les plus durables ne peuvent pas être photographiées. Ce sont des choses qu’on ne voit pas, comme l’isolation, des systèmes énergétiques efficaces ou des fenêtres de bonne qualité – rien de très attirant. Mais tout cela fait partie d’une question très complexe sur laquelle nous devons tous agir. Je pense qu’Ottawa a une immense opportunité de relever le défi d’être une capitale verte, mais il y a tellement de travail à faire d’ici là. »
Q. Finalement, y a-t-il une différence majeure entre l’Ontario et le Québec en architecture?
RS « L’Ontario pourrait bénéficier des vacances de la construction et manque de 5 à 7! »